A la découverte de Sarlat, véritable livre d’Histoire à ciel ouvert

La cité médiévale « détient la plus forte densité en monuments historiques et classés en Europe », souligne le site Vpah-nouvelle-aquitaine.org, la plateforme qui recense les « villes et pays d’art et d’Histoire » en Nouvelle-Aquitaine, une information que confirme le « livre des records ». Cette forte concentration de joyaux architecturaux constitue le principal attrait de Sarlat. Mais si la ville attire chaque année deux millions de visiteurs, c’est surtout parce que le patrimoine fait l’objet, depuis plusieurs décennies, d’un plan de sauvegarde et de valorisation. Le secteur sauvegarde, en l’occurrence, est un périmètre de onze hectares, regroupant, en tout, plus d’une soixantaine de monuments historiques. Plongée dans la destination la plus visitée du département de la Dordogne.

L’immanquable centre historique de Sarlat

Le noyau historique est un secteur qui respire l’authenticité. Il regroupe plusieurs sites emblématiques, à commencer par la place de la Liberté avec son marché couvert, son archipel de terrasses de café ou son hôtel de ville. Le décor est fait entre autres de ruelles étroites et tortueuses, d’immeubles anciens dont la plupart remontent au Moyen-âge ou à la Renaissance. Ces vieilles bâtisses côtoient aujourd’hui de nombreux immeubles modernes ; il est d’ailleurs facile de trouver un bon café-bar, un restaurant qui mette à l’honneur la tradition gastronomique du Périgord ou encore un hôtel Sarlat  avec piscine, en centre-ville.

Le cœur historique est délimité par des boulevards qui furent autrefois des fossés de l’ancien rempart – Sarlat était, comme d’autres cités de la région, une place forte destinée à contre les avancées des troupes anglaises, durant la Guerre de Cent Ans. En plus des vestiges militaires donc, on retrouve aussi des monuments qui témoignent de la place qu’occupant la religion chrétienne durant des siècles dans la région comme dans le reste de la France. La ville, et en particulier dans son noyau historique, compte en effet plusieurs édifices religieux, dont la cathédrale Saint-Sacerdos, l’ancienne église Sainte-Marie (aujourd’hui reconvertie en marché couvert, place de la Liberté), le couvet Sainte-Claire ou l’église Saint-Jean-Baptiste, pour ne citer que ces exemples.

La cité est un « précieux témoignage de l’art de bâtir dans cette région »

Cette description, éloquente, est toujours celle du site du réseau des « villes et pays d’art et d’Histoire » en Nouvelle-Aquitaine. La plateforme insiste plus particulièrement sur le fait que la cité médiévale « constitue un ensemble homogène de grande qualité » et que l’art de bâtir se caractérise, entre autres « par l’emploi d’un matériau local, la pierre calcaire, d’une couleur ocre-jaune ».

Sarlat est un « témoignage de l’art de bâtir [de la] région » dans la mesure où les vestiges qui constituent son patrimoine architectural permettent notamment de retracer l’Histoire de la région depuis le Moyen-âge. L’ancien rempart, dont le tracé d’antan délimite les contours du cœur historique, figure par exemple parmi les témoins privilégiés du passé militaire de Sarlat.

La conservation et la valorisation du patrimoine architectural

Les efforts qu’entreprend la ville pour conserver et valoriser son patrimoine constituent un atout appréciable. Cela correspond parfaitement aux exigences liées au label « villes et pays d’art et d’Histoire » (VPah). Sur le site du ministère de la culture, Culture.gouv.fr, on peut notamment lire que l’attribution du label VPah implique « un réel engagement politique des collectivités candidates à faire de la culture, de l’architecture et du patrimoine un projet local de développement ». Cet engagement se traduit, pour ces collectivités, par une politique publique visant à assurer « [la]connaissance, [la]conservation,[la] médiation et[le] soutien à la qualité architecturale et du cadre de vie », en prenant en considération « les enjeux que représente l’appropriation de leur architecture et de leur patrimoine par les habitants », précise le site gouvernemental.

Le label VPah est, dans un certain sens, une consécration naturelle pour Sarlat, d’autant que les efforts en matière de sauvegarde et de valorisation du patrimoine ont débuté dans les années 1950. La campagne de conservation a par exemple permis de réaliser en décor naturel le festival des Jeux du Théâtre, créé en 1952. Un intérêt particulier est alors porté sur le cœur historique de la ville, protégé depuis 1964 par la loi Malraux.

La genèse du plan permanent de sauvegarde accouchera finalement d’un « premier îlot opérationnel », correspondant à un périmètre de 1.75 hectare des onze hectares du secteur sauvegardé. La ville entreprend alors de réhabiliter « la partie la plus peuplée et la plus dense en monuments historiques », peut-on lire sur le site Vpah-nouvelle-aquitaine.org. Les travaux de réhabilitation de ce secteur opération se poursuivront jusque dans les années 1970.

Quelques décennies plus tard, de nouveaux projets viendront changer le paysage sarladais. La ville entreprend cette fois de réhabiliter les espaces publics et les bâtiments anciens. La nouvelle campagne de restauration concerne désormais aussi la rue principale et les entrées de la vieille ville. Le site du réseau des VPah en Nouvelle-Aquitaine se félicite du fait que cette dynamique ait suscité « un renouveau et une véritable redynamisation du centre historique et du commerce dans ce périmètre ».